L’inflation technique, elle est légère. Les radars de recul, les automatisations de ceci ou de cela, c’est des petites cartes élec qui rajoutent à peine quelques centaines de gramme quand c’est pas moins.
Derrière des mesures en apparence indolores se dissimule pourtant tout un impensé politique : celui d’un certain rapport à la technologie
Pas vraiment non, c’est une chose bien plus terre à terre: la défense des parts de marché des gros constructeurs. Ils veulent plus de normes, de préférence auxquelles ils obéissent déjà, pour rendre plus difficile la concurrence.
Parce que le virage des véhicules électriques qu’ils ne veulent pas prendre depuis 20 ans, ils vont le recevoir sous forme de tsunami chinois avec des voitures à des prix défiant toute concurrence. Et ils sont pas prêts. C’est la raison principale.
Le tsunami chinois est surtout celui d’annonces grandiloquentes pour des voitures qui ne répondent pas aux normes de sécurité européennes d’il y a plusieurs décennies, il faudrait voir s’ils se donnent même la peine de considérer la métallurgie de la tôlerie quand ils fabriquent au moins cher. La Dacia Spring (qui n’est pas fabriquée au moins cher du tout) a une étoile au EuroNCAP et c’est mérité vu que la protection des passagers est défaillante (voir le résultat ici). La MG 4 fait bien mieux donc ils sont capables de faire des voitures qui ne sont pas mauvaises mais c’est 30000€.
En France, 4 000 personnes meurent sur la route tous les ans. 40 000 meurent de maladies respiratoires liées aux particules (et 7000 de plus liées au NO2), en grande partie venant des véhicules thermiques.
Même sans mettre les arguments climatiques (pourtant cruciaux) dans la balance, on sauverait plus de vies en acceptant des électriques pas chères et moins sures sur les routes.
mais c’est 30000€.
C’est pas le coût. N’importe quel commercial sait que tu ne vends pas ton produit aussi bas que tu le peux, mais aussi cher que tes clients sont prêts à payer sans aller à la concurrence. Ils vendront juste un peu moins cher que les concurrents, mais ça ne dit rien sur leurs capacités à baisser dans une guerre des prix.
Même sans mettre les arguments climatiques (pourtant cruciaux) dans la balance, on sauverait plus de vies en acceptant des électriques pas chères et moins sures sur les routes.
Clairement. Promouvoir les Véhicules Électriques Légers serait un progrès, plutôt que la surenchère dans le char d’assaut. Mais en l’état actuel des choses il n’y a pas de cohabitation possible entre les véhicules carrossés roulant à 50km/h minimum et les usagers plus lents
Je suis d’accord que les normes actuelles en Europe sont ridicules, cependant laisser les Chinois inonder le marché avec des véhicules dangereux pour les occupants et tout le monde autour n’est pas une solution. Les restrictions réglementaires sur les véhicules plus légers comme ceux sur lesquels tu travailles ou même les engins comme les Citroën Ami sont un problème, mais le plus gros problème à mon avis est le système routier à l’occidentale qui coûte un pognon de dingue pour une qualité très inégale, un niveau abyssal d’études d’impact et de sérieux sur la conception, et un irrespect flagrant pour des réglementations simplissimes pour la sécurité et le confort par tous les petits tyrans à qui on a donné une once de pouvoir dessus. On a plus d’un demi-siècle d’investissements pourris là-dedans, ça ne s’arrête pas, à mon avis le seul espoir pour arrêter le massacre est d’arrêter tout subside aux infrastructures routières, et de tout vendre, mais les poules auront des dents avant que ça n’arrive en France, c’est une position extrémiste en Europe de l’Ouest de vouloir privatiser les infrastructures.
Je ne suis pas forcément entièrement d’accord avec l’auteur de l’article, mais je trouve qu’il met le doigt sur un problème intéressant.
J’ai le meme ressenti, notamment avec se morceau :
« En réalité, les immenses progrès accomplis en matière de sécurité routière au cours du demi-siècle écoulé (de 18 000 morts par an en France en 1973 à un peu plus de 3 000 aujourd’hui) ont pour leur plus grande part été rendus possibles par des mesures socio-économiques (port de la ceinture obligatoire, limitations de vitesse, lutte contre l’alcool au volant, etc.) plutôt que par des miracles de la technique »
Et pourtant, la technique est miraculeuse. Rien que le fonctionnement d’un airbag, qui n’est pas juste un ballon qui se deploie, c’est aussi couplé à la ceinture pour qu’elle plaque l’individu contre son siège.